hornets banniere

Étape 4 : mercredi 24 avril

Mercredi matin au réveil, il valait mieux se tenir aux murs. Le vent souffle en continu à 70 km/h avec des rafales à 90 km/h. Sagement l’organisateur décide d’annuler le chrono par équipe au programme du jour. Cette annulation nous convient car pas mal d’équipes disposent de vélo de chrono avec roues lenticulaires.

Étape 5 : jeudi 25 avril

Au programme du jour l’étape marathon de ce giro. 170 km avec 1950 mètres de dénivelé. La mauvaise nouvelle est que le vent est toujours aussi vivace. L’étape sera donc encore plus dure. Nous partons vent de face par la corniche que nous avons empruntées en début d’étape mardi. Le toboggan est encore plus éprouvant. Le vent fait une première sélection.

Nous quittons la corniche pour attaquer une longue côte. Les quatre premiers kilomètres de la côte se font sur le grand plateau. Nous sommes en file indienne. La côte débouche sur une grande 4 voies balayées par le vent avec en pente de plus de 8%. C’est une grosse sélection. Tchétché en ensuite moi sautons. Simon, Maxime et Antoine s’accrochent.

Pour Tchétché et moi commence un long périple de plus de 120 km pour rejoindre l’arrivée. Nous formons assez vite un groupe de 10 qui malgré les 5 nationalités différentes coopère de façon assez harmonieuse.

Devant, après la sélection initiale, il y a une trêve qui permet aux nôtres de respirer avant la grande bagarre qui démarre aux environs du 115éme kilomètres. Le groupe se coupe en deux. Simon et Antoine sont dans les 15 premiers. Maxime est dans la seconde partie. Après un long et magnifique col, la course redescend vers la côte. Cela s’observe un peu trop au goût de Simon. Il part seul à plus de 15 km de l’arrivée. Il va affronter une zone de 10 km vent de face à découvert ou certains dépassent à peine le 20 km/h en descente. Il résiste et décroche une magnifique victoire.

Antoine conclu lui à une excellente 7éme place alors que Maxime est un superbe 34éme. Tchétché a lui mis à profit ses talents de descendeurs pour faire exploser notre groupe, il est finalement 58éme alors que je fini 67éme.

Superbe journée pour le team où Simon a marqué les esprits.

Étape 6 : vendredi 26 avril

Aujourd’hui du plus court mais alors du très costaud. En effet, 117 km mais 2050 mètres de dénivelé. Pas un mètre de plat, pas une vallée. L’horloge interne de Tchétché avait malheureusement ce jour un décalage avec l’horloge universelle. Il manque le départ. Nous serons donc 4 aux départs. Maximiliano Lelli vient personnellement féliciter Simon et découvre que Simon est le champion du monde UCI master en catégorie 19 – 29 ans. Malgré son humilité, il ne passera définitivement plus incognito.

Après à peine 5 km de faux plats, l’on entre déjà dans le premier grand col de la journée. Il est magnifique avec un revêtement parfait et une pente légèrement variable. Au vu de sa longueur de plus de 7 km, il provoque une sélection. Au-dessus du col, un groupe de tête de 10 hommes. Simon en fait partie, il a cravaché seul pour faire la jonction. Une vingtaine de secondes après un groupe de 15 hommes avec Antoine (au vu de sa taille par rapport aux Italiens, il est de plus en plus le Jurgen Vandenbroeck du lot). Maxime et moi faisons partie d’un groupe de 30 à 30 secondes du groupe d’Antoine. Malgré l’écart très faible notre groupe ne rentrera pas. Il faut dire que la descente est très courte et que tout le monde essaye de ne pas se griller au vu du programme du jour.

Le groupe d’Antoine va finalement faire la jonction avec le groupe de tête. Cette situation ne va pas perdurer car le profil est extrêmement éprouvant. Aux environs du 70éme kilomètre, Le groupe de tête explose et 7 hommes se dégagent pour aborder la descente qui conduit la course de l’altitude de 830 mètres jusqu’au niveau de la mer. Simon est encore une foi dans ce groupe de tête. Antoine fait lui partie du paquet derrière le groupe de Simon. Pour ma part, je saute à l’entrée du 4éme cols. Maxime s’accroche. Je serais seul pour finir les 45 derniers kilomètres.

A l’approche de l’arrivée, Simon manœuvre parfaitement et conclu le sprint victorieusement. Antoine est 17éme, Maxime gagne le sprint du groupe et est 29éme. Quant à moi, je fini mon raid solitaire en 58éme position.

Au général, Simon est revenu 6éme, il est en tête de sa catégorie et à 10 secondes de la 5éme place. Antoine maudit sa crevaison du premier jour car sans elle il serait dans le top 20. Maxime remonte sans arrêt des tréfonds du classement pour être 37éme quant à moi mon jeudi sans et mon juste trop peu de jus de ce vendredi me conduit à la 51éme place.

Étape 7 : samedi 27 avril

Dernière étape, il s’agit d’une course de côte de 27 km. Le profil est légèrement montant sur 17 km ensuite un passage de 6 km avec des pentes aux environs de 7 % et enfin 3 km pour finir avec une pente moyenne de 2 %. Le principe est simple : mettre Simon sur orbite pour jouer la victoire d’étape et prendre une place dans le top 5 final.

Mauvaise nouvelle de ce matin, il pleut. Il ne fait pas froid mais la tête des Italiens regardant la pluie tomber vaut le détour. Nous décidons de tenir un tempo dans le long faux plat de 17 km. Une tentative désespérée du norvégien fou nous feras juste suer. Tchétché, Maxime et moi ne faiblissons pas et conduisons le peloton de façon à ce que rien ne puisse sortir. Mission réussie, lorsque nous entrons dans la zone pentue, la sélection est bien commencée et Simon a produit le minimum d’effort.

Simon était convaincu que s’il sortait de la zone à 7% avec la tête, seul Lelli était assez puissant pour l’inquiéter. Il avait vu clair, l’ex pro aux multiples belles places au Giro a de très beaux restes et s’envolent. Simon poursuit à son train et décroche une belle seconde place.

Les écarts sont conséquents. Antoine termine à la 32éme place, Tchétché a souhaité finir la bosse et termine à la 103éme place. Maxime et moi retournons à l’hôtel sous une belle drache belge.

Au classement général final, Simon est 5éme (vainqueur de catégorie et de l’officieux maillot vert) et Antoine 28éme (15éme sans sa crevaison).

Au final, nous avons vécu une superbe expérience avec une équipe qui s’est découverte autour d’un très très grand Simon. Antoine a clairement passé un palier et est mûr pour les plus grandes cyclosportives, Maxime s’est forgé un vrai tempérament de cabri des montagnes, Tchétché a été fidèle à sa réputation de roule toujours. Personnellement, je suis très content d’avoir pu goupiller ce trip et d’avoir découvert une contrée aussi sauvage et magnifique.

Merci à Méli pour son soutien et la logistique impeccable. Un peu de féminin a fait le plus grand bien au groupe de mâle.